Passion Nature
Dans ma nature
C'est dans ma nature de chercher le calme.
C'est aussi dans ma nature d'être active.
C'est la nature qui m'apaise et qui m'anime.
Je me sens définitivement dans mon élément en milieu naturel.
Je me sens plus libre en plein air que dans les espaces urbains. J'y vois et j'y pense plus clairement. Les horizons me paraissent multiples. Je m'y sens vivante et créative. En pleine nature, tout est à créer et à penser. J'ai l'impression de pouvoir composer avec l'environnement comme il se présente. Je m'y réinvente tous les jours. Certes, il y a des sentiers balisés et des terres défrichées, mais j'y trouve plus de place pour m'évader que dans les milieux urbains. Dans la nature, les éléments sont moins figés.
Dans les villes, tout me semble construit pour encadrer nos activités, toutes les rues sont tracées pour guider nos trajectoires. Des lignes souvent très droites. La ville ternit mon imagination, ses structures m'encloisonnent.
J'aime passer et errer le temps de quelques jours dans la vie active d'une grande ville, mais je m'y sens vite dépassée. Les bruits m'abrutissent, la circulation m'étourdit, le béton me refroidit. J'éprouve vite le besoin de revenir au calme. J'y fonctionne et j'y avance prestement, mais je ne m'y sens pas épanouie.
Ceci dit, qu'on soit clair, je ne rejette pas les espaces urbains au point de vouloir vivre en ermite dans les bois à tout jamais. Je ne rejette pas non plus le construit, la technologie et encore moins toute l'accessibilité à une offre culturelle riche et multiple. Je regrette surtout la façon dont plusieurs villes ont été pensées et bétonnées au détriment des espaces verts. J'y perçois un manque de considération du bien-être de l'environnement et, par conséquent, de celui de l'être humain. C'est cet aspect qui m'incommode particulièrement.
L'humain n'est pas extérieur à la nature. Il est aussi un être vivant, un élément qui compose l'environnement. C'est une évidence vous me direz, mais c'est important de se le rappeler, beaucoup tendent à l'oublier (et à s'oublier).
Lors d'un récent voyage en Patagonie, j'ai rédigé un court texte qui me plaçait comme "spectatrice" des merveilles de la nature. J'aurais peut-être dû écrire "spect-actrice". Admirer la nature, mais aussi en faire partie, l'honorer, en prendre soin... Et prendre soin de soi pour rayonner au mieux sur le monde qui nous entoure. Ainsi de suite, tel un cercle vertueux. Ça peut ressembler à une idée de psycho-pop, mais c'est un principe fondamental véhiculé depuis belle lurette dans la médecine ayurvédique ou dans les cultures des peuples autochtones.
Tout ça pour dire que, vous l'aurez compris, je me sens dans mon élément à vivre au plus proche de la nature. C'est ma façon de prendre soin de moi, de vivre heureuse et de le rendre aux autres. Et ma nouvelle petite demeure du lac Rémi constitue un joli pied-à-terre pour répondre à mes besoins.
Le lac Rémi fait partie du petit village de Lamarche dont la municipalité fut créée en 1967 (on est bien loin des vieilles villes européennes). Et Lamarche, c'est où ? C'est dans la région du Lac Saint-Jean. Si cette région a moins d'âge que les pays du vieux continent, il n'en demeure pas moins que ce territoire fut originellement habité pendant des millénaires par le peuple Pekuakamiulnuatsh. On le prononce "Pé-koua-ka-mioul-nouts" et il signifie "êtres humains de Péribonka". Cette grande rivière du Québec qui court sur plus de 520 km est située à 2 km à vol d'oiseau de mon nouveau pied-à-terre.
"Oui, mais il est loin ton lac Rémi" vous me direz !
Oui, mais jamais aussi loin que le bout du monde de la Patagonie ! Il y a une quarantaine de voisins, l'eau courante, l'eau chaude, l'électricité, la fibre, des routes asphaltées... La grande ville la plus proche se situe à 28 km et je peux même recevoir des livraisons à domicile.
Je ne cacherai pas qu'il y a des moments plus rudes, notamment causés par la météo et des accès difficiles, mais ça fait partie du jeu de vivre en pleine nature et je l'accepte. Ça rend les moments de grand confort encore plus agréables et appréciables. Et les moments d'inconfort sont vite consolés par la beauté pure et simple du lac, de la forêt, des oiseaux...
Je suis heureuse de mes choix et j'ai envie de les vivre pleinement. Je suis parfaitement consciente des avantages et inconvénients de ma nouvelle réalité. Si je ressens un jour le besoin de changer d'air, je le ferai. Comme j'ai toujours su le faire auparavant.
Sur ce, je vais reconnecter avec ma nature dans ma cour arrière que je nomme, la forêt boréale.