Passion Nature
Bonheur boréal
On m'a souvent dit "L'avenir appartient à ceux et celles qui se lèvent tôt". Mon avenir, je décide de le vivre dans le bonheur.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu l'âme matinale. Mon métabolisme est réglé sur l'horloge de dame Nature. Quelque peu avant l'aube, avant même que les tout premiers rayons émanent de la noirceur de la nuit, une force quelconque me tire doucement hors de mon sommeil. Et là, je ne peux aller contre nature. Mon esprit se remet tranquillement en place au rythme du soleil levant, jusqu'à ce qu'il soit pleinement sur ses deux pattes. Méditation, lecture, yoga ou danse spontanée sont quelques activités douces qui réactivent mon esprit.
Bien sûr, je n'échappe pas aux lois du décalage horaire ou des soirées festives et il m'arrive de profiter d'une grasse matinée jusqu'à 8h20 du matin...
Les proches de ma famille se souviennent sans doute de nuits trop vite écourtées à cause de mon humeur matinale. Mes parents avaient trouvé l'astuce de mettre en place un petit déjeuner à ma hauteur dans le frigo pour que je me serve du haut de mes 5 ans afin de les laisser entre les bras de Morphée. Céréales englouties, je m'assoyais à ma petite table pour dessiner et bricoler.
Exit le petit déjeuner soigneusement préparé, c'est un peu ce que je reproduis dans ma nouvelle vie au cœur de la forêt boréale. Je vis avec bonheur les réveils aux aurores au bord du lac Rémi. Chaque matin m'offre un spectacle unique. Les grands pins, les mélèzes, les épinettes et les bouleaux grandement érigés me semblent immuables. Les jeux de lumière du soleil levant donnent l'impression d'un paysage mouvant, créant des jeux d'ombres, révélant contrastes et couleurs. Brumes et nuages s'emmêlent parfois aux rayons, animant eux aussi l'atmosphère.
La forêt boréale représente environ le tiers des aires forestières de notre chère planète. On peut découvrir ces environnements riches de vie dans les parties septentrionales du globe.
Au Canada, la zone boréale s'étend sur une superficie de 522 millions d'hectares, soit 28 % de ce type d'écosystème présent dans le monde ; le reste étant réparti dans le nord de l'Eurasie.
Un peu plus de la moitié des zones boréales canadiennes est recouverte de forêt boréale.
La forêt boréale abrite typiquement des conifères tels que l'épinette noire et blanche, diverses variétés de pins, le sapin baumier ou encore le cèdre (thuya).
On y croise aussi le bouleau blanc, nommé bouleau à papier, le sorbier et, dans les parties plus méridionales, l'érable, dont l'érable à sucre.
Toutes ces variétés sont comestibles* d'une façon ou d'une autre que ce soit l'écorce, les fruits, la sève, la résine et/ou les jeunes pousses.
Oui, oui, les écorces aussi. Ce n'est pas réservé qu'aux castors et autres rongeurs. À l'époque, les peuples des Premières Nations grattaient la partie interne de l'écorce pour en extraire le cambium, riche en fibres et en micronutriments. Ils en faisaient notamment de la farine. Ceci dit, je vous mets en garde, cette pratique est à faire avec grandes précautions pour ne pas trop abîmer les arbres. De nos jours, l'utilisation du cambium est plutôt un précieux moyen de survie qu'un réel produit culinaire.
Notons aussi que les jeunes pousses de conifères sont délicieuses en infusions et même en épices à parsemer sur vos gâteaux maison préférés.
Les conifères sont riches en vitamine C et les peuples autochtones savaient les utiliser. C'est un de leurs élixirs qui aurait sauvé Jacques Cartier et ses hommes souffrant du scorbut à leur arrivée en terre nord-américaine.
Alors sachant tout ça, pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour profiter de délicieuses épices, la forêt boréale se fait également nourricière et savoureuse !
Avis aux intéressé.e.s, je pourrai vous faire découvrir les saveurs et merveilles de la forêt boréale cet été 2023 dans la belle région de Charlevoix. Pour ceux et celles que sont trop loin, je vous promets quelques écrits spéciaux sur le sujet.
*Avant de consommer quoi que ce soit que vous ayez récolté dans la nature, je vous invite fortement à consulter des professionnels ou des cueilleurs avertis pour déterminer la comestibilité de votre collecte.
Si on s'intéresse à la toponymie, on apprend que ces régions septentrionales ont été nommées d'après Borée.
Borée est le dieu du vent du nord issu de la mythologie grecque.